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Mythes courants

Réfutons les idées fausses sur l’équité salariale. 

L’équité salariale n’est plus un problème: les femmes et les hommes gagnent déjà le même salaire pour un même travail. 

Oui - du moins, ils le devraient puisque c’est la loi! Mais c’est ce qu’on appelle la parité salariale ou l’égalité salariale

  • L’équité salariale n’est pas la même chose. Cela signifie un salaire égal pour un travail de valeur égale. Pour atteindre l’équité salariale, il faut comparer la valeur des emplois à prédominance féminine avec la valeur des emplois à prédominance masculine. Si leur valeur est la même, le salaire devrait être le même. 
  • L’équité en matière d’emploi est un autre concept voisin. Il s’agit d’avoir une main d’œuvre représentative, exempte de discrimination contre des groupes tels que les Autochtones, les minorités racialisées, les personnes ayant un handicap et les femmes. Les politiques d’équité en matière d’emploi s’appliquent aux étapes du recrutement, de l’embauche et de la promotion. 


Comment peut-on comparer la valeur de différents emplois? On ne peut pas comparer des pommes et des oranges! 

Mais oui, on peut!  On peut comparer la valeur nutritive des pommes et des oranges en examinant leur apport en vitamines, en glucides ou en calories. Ainsi, il existe des méthodes d’évaluation bien établies et non sexistes pour comparer des emplois différents. Des questionnaires et des grilles d’analyse permettent d’évaluer les emplois selon quatre facteurs: compétences et habiletés, responsabilités, efforts et conditions de travail


Les emplois féminins sont moins bien payés parce qu’ils sont plus faciles et plus sécuritaires que les emplois à prédominance masculine. 

Certains emplois à prédominance féminine sont plus sécuritaires et plus faciles, mais c’est la même chose pour certains emplois à prédominance masculine. Ça dépend de l’emploi! De fait, nous dévalorisons souvent certains aspects des emplois à prédominance féminine

  • Les travailleuses des usines de poisson doivent faire preuve de dextérité et risquent de se blesser en raison des mouvements répétitifs. 
  • Les infirmières sont exposées aux virus et aux bactéries. 
  • Les travailleuses dans les résidences communautaires doivent souvent faire face à des comportements agressifs en raison de l’état mental des résidents ou des effets des médicaments qu’ils prennent. 

Nous avons besoin de bonnes méthodes d’évaluation qui mettent en lumière et comparent tous les aspects des emplois à prédominance féminine et masculine. 
 

Les femmes choisissent des emplois peu payants. 

Les femmes ne choisissent pas d’être sous-payées. Les études montrent que les salaires ont tendance à diminuer lorsque les femmes entrent dans une profession parce que la tendance générale est de dévaloriser les emplois qui sont surtout occupés par des femmes. Pourtant, ces emplois procurent des services importants et devraient être payés équitablement. 


Les femmes devraient se diriger vers des emplois à prédominance masculine plus payants. 

Est-ce qu’on ne devrait pas aussi encourager les hommes à occuper des emplois à prédominance féminine? Les femmes et les hommes devraient pouvoir choisir le métier qui leur plaît. Malheureusement, la société influence le choix de carrière en fonction des genres. Cela dit, les emplois à prédominance féminine sont importants dans le monde des affaires et dans une société fonctionnelle. Si les femmes quittent ces emplois, qui les occupera? Il est clair que ces emplois doivent être rémunérés de manière équitable.


Les salaires sont déterminés par les lois de l’offre et de la demande. 

Les salaires sont déterminés par d’autres facteurs que l’offre et la demande. La discrimination fait diminuer les salaires. Par exemple, le salaire des travailleuses de soutien à domicile est très faible malgré un manque criant de personnel. C’est parce que ces emplois sont occupés principalement par des femmes et qu’on les perçoit à tort comme des emplois faciles. Nous avons besoin de l’équité salariale afin que les salaires reflètent la valeur du travail et non pas de vieux préjugés. 

  
Les entreprises n’ont pas les moyens d’assurer l’équité salariale et devront peut-être éliminer des emplois et augmenter leurs prix.   

Eh bien, le coût de l’équité salariale pour les entreprises, c’est le coût de l‘iniquité salariale pour les femmes! Au Québec, où l’on dispose d’une loi sur l’équité salariale dans le secteur privé, 70% des employeurs ont dépensé moins de 1,5% de leur masse salariale annuelle en ajustements d’équité salariale. De plus, aucune d’entre elles n’a fermé ses portes en raison de l’équité salariale. Rappelons que tous les emplois ne sont pas à prédominance féminine et que ceux-ci ne sont pas tous sous-payés. Mais l’équité salariale est une question de justice. Après tout, les personnes qui occupent des emplois à prédominance féminine ne paient pas moins cher pour leurs produits et services parce qu’elles sont sous-payées! 


Les salaires des hommes vont baisser en raison de l’équité salariale. 

Les lois sur l’équité salariale interdisent aux employeurs de réduire le salaire des autres employés afin d’atteindre l’équité salariale. De plus, il y a des hommes qui travaillent dans les emplois à prédominance féminine. Ces hommes bénéficieront aussi de l’équité salariale. 


Les employeurs vont volontairement mettre en œuvre l’équité salariale.  

La sensibilisation n’a pas réussi à arrêter à elle seule l’alcool au volant ou la cigarette dans les endroits publics ni à assurer un salaire minimum. Il a fallu des lois. C’est la même chose pour l’équité salariale. Dans son plan sur l’écart salarial 2005-2010, le gouvernement du Nouveau-Brunswick avait encouragé la prise de mesures volontaires pour assurer l’équité salariale dans le secteur privé, mais sans résultats concrets. Par ailleurs, un rapport de 2006 montrait que 82% des employeurs du Québec qui avaient mis en œuvre l’équité salariale l’avaient fait en raison de la Loi sur l’équité salariale de cette province.