Moncton — La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick a officiellement lancé aujourd’hui sa nouvelle campagne « Fini le silence. Transparence ! » lors d’un dîner-causerie à Moncton. L’objectif : faire pression sur le gouvernement provincial pour l’adoption d’une loi sur la transparence salariale.
« Nous lançons cette campagne parce qu’il est temps de briser le silence qui entoure les salaires. La transparence salariale donne aux gens les outils pour comprendre, comparer et revendiquer un salaire équitable. Tant qu’on garde les salaires dans l’ombre, les iniquités passent inaperçues et restent impossibles à corriger, souligne Raphaëlle Valay-Nadeau, présidente de la Coalition.
Issu d’une collaboration avec la professeure Kerri Froc de l’Université du Nouveau-Brunswick, ce travail s’appuie à la fois sur des recherches approfondies sur la transparence salariale et sur des consultations menées auprès de syndicats, de groupes communautaires, de juristes, d’universitaires et de personnes militantes.
Le lancement a également mis en vedette Jan Borowy, avocate réputée en droit du travail et coprésidente de l’Equal Pay Coalition de l’Ontario. Forte de plusieurs décennies d’expérience dans les luttes pour l’équité et la transparence salariale, Mme Borowy a salué les efforts de la Coalition : « Le Nouveau-Brunswick a tout ce qu’il faut pour devenir un modèle national, en adoptant à la fois une loi sur la transparence salariale et une loi sur l’équité salariale qui inclut enfin le secteur privé. C’est une occasion historique d’agir concrètement pour la justice économique — et le moment d’agir, c’est maintenant », dit Jan Borowy.
Les mesures législatives proposées pour le Nouveau-Brunswick s’inspirent des avancées déjà réalisées ailleurs au pays. Elles comprennent :
- exiger la publication des salaires ou des fourchettes salariales dans les offres d’emploi,
- garantir le droit de discuter librement de sa rémunération au travail
- empêcher les questions sur le salaire antérieur,
- et exiger des entreprises qu’elles rendent compte des écarts salariaux.
« Trop souvent, les écarts passent sous silence, même ceux pourtant interdits par la loi, comme verser un salaire différent à une femme et à un homme pour le même travail. Une loi sur la transparence salariale permettrait enfin de rendre ces écarts visibles et d’y mettre fin », ajoute Valay-Nadeau.
La Coalition invite maintenant le gouvernement provincial à emboîter le pas à d’autres juridictions canadiennes, et à adopter une loi sur la transparence salariale. La transparence salariale est un outil essentiel, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les personnes racisées, autochtones, en situation de handicap, les membres de la communauté 2ELGBTQIA+ et toutes celles et ceux trop souvent laissés dans l’ombre. « C’est un pas nécessaire vers plus de justice, plus d’équité, et plus de solidarité », lance Valay-Nadeau.
Fini le silence. Transparence !