Moncton – La Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick réclame que le gouvernement provincial effectue d'importants investissements publics dans les salaires des personnes préposées aux soins pour atteindre l'équité salariale dans l'ensemble du secteur des soins communautaires. Sans cela, elle craint que ce secteur ne soit pas en mesure de surmonter la crise de la COVID-19.
« La pandémie ne fait qu'aggraver la crise que connaît déjà le secteur des soins communautaires. Cela fait des années que nous sous-valorisons systématiquement le travail de ces employées. La pandémie met en évidence la fragilité du secteur où les salaires peu attrayants minent la capacité de recrutement et de rétention. Nous devons assurer une rémunération équitable aux employées du secteur, maintenant et à l'avenir », affirme Frances LeBlanc, présidente de la Coalition pour l'équité salariale.
Les femmes et les hommes qui prodiguent des soins aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes vivant avec un handicap et aux femmes fuyant la violence gagnent présentement entre 14 et 16 dollars de l'heure. Sur quatre semaines, leur salaire est souvent inférieur à la Prestation canadienne d'urgence (PCU) de 2 000 dollars
Les personnes préposées aux soins à travers la province notent que rester à la maison serait plus sécuritaire et encore plus économique que d'aller au travail. Elles ressentent peut-être le devoir de s'occuper des plus vulnérables, mais les risques sont élevés et le salaire est faible.
Carrie Randall, intervenante de crise à la Sussex Vale Transition House, parle de l'impact des faibles salaires sur elle-même et ses collègues : "Le facteur de stress pèse sur les employées et leurs familles, et c'est en un moment comme celui-ci que nous réalisons à quel point nous sommes peu appréciés. Pourtant, nous avons besoin de savoir que nous sommes importantes. Les intervenantes de crise ne sont pas rémunérées équitablement pour les efforts que nous fournissons dans le cadre de notre travail".
Alors que le gouvernement exhorte les gens à rester chez eux, les personnes préposées aux soins à domicile comme Sylvie Bertrand laissent les leurs pour s'occuper des autres chez eux : « Je travaille depuis 45 ans avec dévouement et passion. Comment ça se fait qu’on nous paie que 14.80 $ l’heure pour soigner les personnes ainées dans leur domicile ? J’espère que cette crise révèle que nos services sont plus qu’essentiels, mais vitaux ! »
Selon la Coalition, l'ensemble des mesures de compensation doit être révisée. Des améliorations doivent être apportées aux salaires ainsi qu'aux prestations et aux conditions de travail dans le secteur. Il faut notamment prévoir des congés de maladie payés, des horaires de travail plus stables, un ratio de personnel plus élevé et, en période de crise, un meilleur accès à de l'équipement de protection individuelle.
"Il est évident que les salaires dans le secteur ne reflètent pas la valeur du travail comparé à celle des emplois à prédominance masculine. Sans une intervention rapide, le Nouveau-Brunswick risque fort de perdre ces personnes dévouées. Nous demandons au gouvernement de procéder dès maintenant aux investissements nécessaires pour atteindre l'équité salariale dans le secteur. Crise ou pas, nous comptons sur ces personnes pour s'occuper de nous et de nos familles. Il est temps de prendre soin d'elles", conclut la présidente de la Coalition.
Les services de soins comprennent :
- Foyers de soins spéciaux
- Résidences communautaires
- Services de soins à domicile
- Services de soutien aux familles
- Maisons de transition
- Agences d’activités de développement pour adultes, programmes et formation (Agences ADAPF)