Moncton — À l'occasion de la fête du travail, la Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick mobilise les femmes pour défendre leur droit à l'équité salariale.
Afin de rallier les Néo-Brunswickoises pendant la prochaine campagne électorale, la Coalition lance un microsite pour les aider à exercer leur pouvoir civique et engager la conversation avec les candidates et candidats au sujet de l’équité salariale : https://equitableNB.ca/
« Les Néo-Brunswickoises sont encore sous-payées parce qu'il n'y a pas de loi sur l'équité salariale dans le secteur privé. Elles se rendent aux urnes dans 48 jours et l'équité salariale doit figurer sur le bulletin de vote », explique Raphaëlle Valay-Nadeau, la nouvelle présidente de la Coalition. « Nous encourageons tout le monde à visiter notre microsite pour en savoir plus sur leur droit à l'équité salariale, découvrir des moyens faciles d'agir et contribuer à faire une différence pour des milliers de personnes au Nouveau-Brunswick. »
La Coalition rappelle que les Néo-Brunswickoises sont confrontées à la même augmentation du coût de la vie que leurs homologues masculins, mais avec nettement moins d'argent. Elles sont plus nombreuses à vivre à faible revenu (52%) à travailler au salaire minimum (57 %) et d’être à la tête d’une famille monoparentale (76,62 %). Et surtout, la majorité occupent un emploi à prédominance féminine sous-payé. Les femmes ont donc tout intérêt à soutenir une loi sur l'équité salariale pour le secteur privé.
La crise du coût de la vie dérive du fait que les salaires n'ont pas suivi l'inflation. En 2022, le revenu médian des femmes a diminué, passant de 37 000 $ en 2021 à 35 600 $, soit une baisse de 3,8 %. En tenant compte de l'inflation (7,3 %), leur pouvoir d'achat a chuté de 11,1 %. Cette perte est d'autant plus difficile à absorber car les femmes gagnent déjà moins que leurs homologues masculins. En 2022, les femmes gagnaient en moyenne 80 % du revenu annuel médian des hommes (44 200 $), soit un écart de 8 600 $ en moins par année.
« Pour corriger cette injustice, il faut commencer par s'assurer que tous les emplois à prédominance féminine sont au moins rémunérés à leur juste valeur. Pour ce faire, il faut adopter une loi sur l'équité salariale dans le secteur privé, où travaillent plus de 60 % des femmes au Nouveau-Brunswick. La province et la population en ont besoin, mais il manque la volonté politique pour y parvenir, » ajoute Madame Valay-Nadeau.
Le Nouveau Parti démocratique a inclus un engagement d'adopter une loi sur l’équité salariale pour le secteur privé pour la première fois dans sa plateforme de 1987, et le Parti vert depuis sa première en 2010. Alors que le Parti libéral l'a promis pour la première fois en 2018, il l'a exclu de sa plateforme en 2020. Enfin, la dernière fois que le Parti progressiste-conservateur s'est prononcé en faveur d’une loi, c'était en 1983, lorsque le premier ministre de l'époque, M. Hatfield, avait manifesté son soutien ; depuis lors, le Parti a complètement passé sous silence l’option de légiférer.
« Les gouvernements successifs ont refusé aux femmes leur droit à l'équité salariale dans le secteur privé. Et tant qu'une loi sur l'équité salariale ne sera pas adoptée pour ce secteur, les femmes du Nouveau-Brunswick vont continuer à payer le prix de l'iniquité salariale. Les prochaines élections provinciales sont notre meilleure chance de faire pression sur chaque parti pour qu'ils s'engagent à légiférer en matière d'équité salariale », lance Madame Valay-Nadeau.
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