Moncton – Quarante-deux organisations de la société civile sont solidaires avec les personnes préposées aux soins du secteur des soins communautaires du Nouveau-Brunswick et réclament au gouvernement provincial d'importants investissements publics dans leurs salaires.
"La pandémie a accentué les iniquités que nous avons trop longtemps passées sous silence dans le secteur des soins ", déclare Frances LeBlanc, présidente de la Coalition. "Cela doit nous alerter à la nécessité de remédier à la crise qui sévit dans ce secteur confronté à un financement insuffisant, à une forte rotation du personnel et à de sérieuses difficultés de recrutement. C'est le résultat d'avoir systématiquement sous-payé et sous-valorisé cette main-d'œuvre à prédominance féminine".
La déclaration rédigée par la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick, en collaboration avec le Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick (RFNB) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick, affirme que des investissements sont nécessaires pour :
- Octroyer des subventions salariales à l'ensemble du personnel de soins qui s'occupe des enfants, des personnes âgées, des personnes atteintes d'un handicap et des femmes fuyant la violence ;
- Ajuster les salaires pour atteindre l’équité salariale ;
- Améliorer les conditions de travail, garantir des congés de maladie payés et assurer qu’elles ont accès à de l’équipement de protection individuelle.
« Nous avons maintenant l’occasion d’avoir une conversation publique sur le travail de care des femmes. Il y a une conception selon laquelle les femmes occupent ces emplois dans le secteur des soins par vocation, par passion ou par une compassion qui leur est “naturelle”. Mais c’est faux. Ces personnes sont plus que des héroïnes ou des anges gardiens : elles sont des professionnelles qualifiées dont il faut revaloriser le travail et compenser à sa juste valeur » affirme Lyne Chantal Boudreau, présidente du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.
Selon la déclaration, les salaires dans le secteur devraient être comparables aux salaires des personnes employées dans des emplois à prédominance masculine de valeur comparable, en fonction des habiletés, des efforts, des responsabilités et des conditions de travail requises. À l'heure actuelle, la plupart d'entre elles gagnent entre 14 et 16 dollars de l'heure, loin de l'équité salariale.
"Le travail de soins a toujours été crucial, mais les salaires dans le secteur ne reflètent pas ce statut. Les plus de 12 000 personnes employées dans le secteur assument ce fardeau depuis trop longtemps. S'occuper des plus vulnérables augmente leur propre vulnérabilité : beaucoup d'entre elles ne bénéficient d'aucun avantage social, d'aucun congé de maladie payé, d'aucune pension et peu d'entre elles sont syndiquées", explique Daniel Légère, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick. "La meilleure façon de les reconnaître est de les payer selon la valeur de leur travail ".
En plus des foyers de soins (infirmiers), la Coalition pour l’équité salariale souligne que le secteur des soins communautaires comprend les services suivants : foyers de soins spéciaux, résidences communautaires, services de soutien à domicile, maisons d'hébergement, services de soutien aux familles et centres ADAPT. La Coalition mène présentement un projet d'évaluation des emplois dans ces six services avec des employeurs et des personnes employées dans le secteur.
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