Moncton — La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick applaudit la décision du gouvernement provincial d’augmenter le salaire minimum de 2 $ l’heure d’ici octobre 2022. Elle l’encourage du même souffle à viser un salaire de subsistance et à passer une loi sur l’équité salariale pour le secteur privé le plus tôt possible.
« La pandémie a mis en lumière la nécessité d'augmenter les salaires des femmes et d'assurer leur sécurité économique. Elle a aussi révélé que les emplois à faibles salaires n'étaient pas des emplois faisant appel à une main-d'œuvre peu qualifiée, mais plutôt à une main-d'œuvre sous-payée », déclare Krysta Cowling, la présidente de la Coalition pour l’équité salariale. « Cette importante augmentation du salaire minimum profitera aux nombreuses personnes occupant des emplois essentiels et sous-payés, souvent à prédominance féminine, au Nouveau-Brunswick. Cependant le travail du gouvernement n’est pas terminé. Le salaire minimum doit atteindre un salaire de subsistance et il nous faut une loi sur l’équité salariale pour le secteur privé ».
À l'heure actuelle, 57 % des personnes travaillant au salaire minimum au Nouveau-Brunswick sont des femmes. Elles constituent 82 % des caissières et 95 % des préposées de soins à domicile et des éducatrices à la petite enfance.[1] Les femmes racisée et autochtones sont surreprésentées dans des emplois à faible salaire et à pourboire, au niveau du salaire minimum ou à peine plus.[2]
« Augmenter le salaire minimum pourrait être transformateur pour les femmes, mais le salaire annoncé de 13,75 $ ne sera pas suffisant. Les organismes communautaires réclament un salaire de 15 $ l’heure depuis longtemps mais ce montant est maintenant nettement inférieur au salaire de subsistance », ajoute Cowling.
Le Human Development Council établit que le salaire de subsistance pour le Nouveau-Brunswick varie de 17,50 $ l’heure à Bathurst à 21,20 $ à Fredericton en 2021.[3] Le salaire de subsistance représente le montant qu'un ménage devrait gagner pour subvenir à ses besoins essentiels tout en profitant d'une qualité de vie décente.
« Le Nouveau-Brunswick était au bas de l'échelle nationale et il lui reste beaucoup de rattrapage à faire. Il faut qu’il atteigne le salaire de subsistance et qu’il adopte une loi sur l’équité salariale pour le secteur privé. Cela permettrait non seulement de soulever les gens hors de la pauvreté, mais aussi d'offrir une plus grande stabilité dans les secteurs d’emplois qui éprouvent des difficultés à retenir et à recruter de la main-d'œuvre », ajoute Cowling. « Il ne s'agit pas d'une pénurie de main-d'œuvre, mais d'une pénurie de droits et de salaires ».
[1] NB data: Statistics Canada, 2016 Census of Population, Statistics Canada Catalogue no. 98-400-X2016304.
[2] The Canadian Women’s Foundation. (2020, July). Resetting Normal: Women, Decent Work and Canada’s Fractured Care Economy.
[3] Human Development Council. (2021). Living Wages in New Brunswick.