Sackville — Près d'une centaine de personnes préposées aux soins et des employeurs du secteur, des proches aidant·es, des groupes de défense des droits et des décideur·euses politiques se sont réunis pour explorer les moyens d'améliorer les modèles de prestation de services, le travail et l'emploi dans le secteur des soins communautaires au Nouveau Brunswick.
Le Sommet sur la valorisation du travail de soins fut le fruit d'un partenariat entre l'Université Mount Allison et la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick. La conférence a fait état des dernières recherches menées par Rachelle Pascoe-Deslauriers et son équipe de recherche sur les changements structurels et systémiques nécessaires au niveau de la provision, de la gestion et de la prestation des services de soins.
« Nous sommes ravies de présenter les résultats et les pistes de discussions issues de deux années de recherche comparative entre le travail de soins au Nouveau-Brunswick et d'autres juridictions nationales et internationales. Ce sommet a permis de donner la parole aux parties prenantes du secteur pour qu'elles puissent se pencher sur les défis structurels et systématiques du travail de soins », a déclaré Rachelle Pascoe-Deslauriers, Ph.D.
Le sommet avait pour but de faire converger l'expertise et l'expérience de divers intervenant·es et parties prenantes de l'ensemble du secteur. En plus des séances de travail, le sommet inclut une table ronde regroupant les perspectives du personnel (Laurie Anderson, Syndicats des services communautaires du Nouveau-Brunswick), des employeurs Adrien Mazerolle, Résidences du Havre), des proches aidant·es (Norma Dubé, Association francophone des ainés du Nouveau-Brunswick), ainsi que des travailleur·euses migrant·es (Aditya Rao et Tracy Glynn, Mahdu Verna Migrant Justice Centre).
« La Coalition a saisi l'occasion de collaborer sur ce projet qui vise à repenser la façon dont les soins sont prodigués au Nouveau-Brunswick. Ce secteur est en crise depuis longtemps et les résultats de cette recherche reflètent nos constats : les conditions de travail sont les conditions de soins », a ajouté Johanne Perron, directrice générale de la Coalition. « La main-d'œuvre du secteur des soins, composée principalement de femmes, est depuis longtemps sous-valorisée et sous-payée. Le gouvernement provincial doit mettre en œuvre un plan à long terme pour relever ces défis de main-d'œuvre, notamment en améliorant les conditions de travail et en assurant des salaires équitables. »
La pandémie de la COVID-19 a mis en évidence à la fois le rôle central du travail de soins pour la société et l'économie, et la fragilité des modèles de prestation de soins communautaires au Canada et à l'échelle internationale, ainsi qu'ici même au Nouveau-Brunswick. La crise dans notre secteur s'est exacerbée au cours des dernières années, la province étant confrontée à une demande croissante de soins et à d'importants problèmes de recrutement et de rétention de la main-d'œuvre en raison de la faible qualité des emplois.
"Compte tenu de la complexité de la prestation des services de soins et de la valorisation du travail de soins, je suis soulagée de constater que le Nouveau-Brunswick n'est pas seul à affronter ces défis. Il faut cesser de compter sur la compassion du personnel de soins pour combler les lacunes dans les services de soins essentiels. Comme le secteur est financé par l'État, il y a des leviers que le gouvernement peut et doit actionner pour améliorer le travail", a ajouté Pascoe-Deslauriers.
« Il est temps d'améliorer le système de prestation des soins et d'en faire une carrière afin que la population du Nouveau-Brunswick dispose des soins qu'elle mérite.