Moncton — La Coalition accueille favorablement les investissements du gouvernement provincial dans les salaires du personnel de soins pour la sixième année consécutive, mais maintient que le refus de légiférer l'équité salariale perpétue les iniquités et l'instabilité dans le secteur.
Le gouvernement investira 29,7 millions de dollars dans des augmentations salariales pour le personnel de certains services de soins, comme suit :
- 2,25 $ l'heure pour les conseillères et conseillers en services communautaires qui travaillent dans les résidences communautaires, le soutien à la famille, les soins auxiliaires et les Programmes et services de soutien et l’emploi (PSSE),
- 2,00 $ l’heure pour le personnel dans les foyers de groupe et les placements spécifiques aux enfants,
- 2 % pour les personnes préposées aux services de soutien à la personne dans les soins à domicile, les foyers de soins spéciaux et les foyers de lits de soins spécialisés.
« La Coalition apprécie que le gouvernement poursuive ses investissements dans le salaire des plus de 11 000 travailleuses et travailleurs du secteur du secteur des soins. Mais une fois de plus, il leur refuse le droit à l'équité salariale. Pourquoi, avec des surplus budgétaires annuels qui se chiffrent en millions de dollars, choisit-il de continuer à sous-payer cette main-d'œuvre essentielle ? », s’interroge Krysta Cowling, la présidente de la Coalition de l’équité salariale du Nouveau-Brunswick.
La Coalition reconnaît que les ajustements salariaux de cette année reflètent davantage la valeur des différents emplois les uns par rapport aux autres, sans toutefois atteindre l’équité salariale par rapport aux emplois à prédominance masculine de même valeur. Elle déplore que certains services ne reçoivent que 2 % d’augmentation.
« Comme l’inflation était de 3,7% en 2023, les salaires dans certains services s’éloignent de l’équité salariale », explique la présidente.
Debbie Grant, qui travaille comme conseillère en services communautaire en protection de l’enfance depuis plus de 30 ans à Woodstock, réagit : « Je suis soulagée que le gouvernement remédie à l’iniquité qu’il avait introduite en uniformisant tous les salaires du secteur l’an dernier. Cependant, je regrette qu'il ne reconnaisse pas pleinement les difficultés et les risques de notre travail, et qu'il ne s'engage pas à atteindre l'équité salariale. Quels que soient nos efforts pour le convaincre, le gouvernement continue de reléguer le travail de soins à l'arrière-plan ».
La Coalition a indexé les salaires équitables calculés suite à des évaluations d’emplois en 2020 et 2021. Ces salaires se situent entre 25,89 $ et 29,90 $ l’heure en 2024, selon le poste et le service. Cela représente un manque à gagner d’environ 5 à 8 $ l’heure. Mais ce sont les préposé.es aux services de soutien à la personne qui font les frais de l'approche prudente et graduelle du gouvernement en matière de salaires, avec une augmentation de seulement 2 %.
« La Coalition, la population du Nouveau-Brunswick et le gouvernement sont d'accord : le personnel de soins mérite d'être payé à sa juste valeur. Mais jusqu’ici, le gouvernement refuse d’implanter les véritables solutions : investir assez pour atteindre l’équité salariale dans le secteur des soins et ancrer le droit à l’équité salariale dans une loi pour l’ensemble du secteur privé. Ainsi, les salaires de tous les emplois à prédominance féminine seraient équitables, et dans le cas des soins, les salaires ne seraient plus dépendants de la volonté politique », ajoute Krysta Cowling.